Foulard Gustav Klimt - Arbre de vie - 155 x 40 cm

C'est dans l'éclat de la Belle Époque que Gustav Klimt, peintre de génie autrichien, se voit commander la réalisation de ce qui deviendra l’une de ses œuvres maîtresse, La Frise Stoclet qui donnera naissance à L’Arbre de Vie. C’est par l’intermédiaire de son ami, l’architecte Joseph Hoffman, qu’il se voit proposer de décorer les murs de la salle à manger du Palais Stoclet, propriété du banquier belge Adolphe Stoclet et son épouse, tous deux collectionneurs d’art, à Bruxelles. Pièce primordiale de la battisse, puisque c’est là que les Stoclet reçoivent leurs convives , la salle à manger se devait d’être la quintessence de l’édifice. Avec son coût exhorbitant pour l’époque de 100.000 couronnes « La Frise Stoclet » est à la hauteur de la magnificence voulue par les époux Stoclet et impressionne encore de nos jours. Le Palais a été inscrit en 2009 au Patrimoine Mondial de l'Unesco. C’est en trois panneaux disjoints, fait de bronze, de platine, d’or et d’argent puisque Klimt est alors dans ce que l’on nomme sa période dorée (très inspirée des œuvres byzantines) que se présente la Frise Stoclet. Deux grands panneaux, mesurant chacun près de 7 mètres de long sur 2 mètres de haut, se faisant face et un troisième, beaucoup plus petit 1 mètre sur 2, les réunissant, sur un troisième mur. La Frise Stoclet commence sur le mur de gauche, par une femme seule, inspirée, de par sa position et ses atours, d’une danseuse de la Haute Egypte, dite l’Attente, qui nous fait entrer dans l’œuvre. Elle se poursuit par l’Arbre de vie, majestueux, impressionnant, avec ses branches qui deviennent spirales dorées allant ainsi jusqu’à l’Attente et la capturant pour la lier à l’arbre. L’Arbre en lui même se trouve dans une prairie aux fleurs très colorées et stylisées (elle serait inspirée du jardin de la Villa Oleander, en Autriche, où Klimt faisait des séjours avec sa maîtresse et muse Emilie Flöge). Les spirales trouvent, elles, leur origine dans les motifs décoratifs de la Grèce Antique et sont dites mycéniennes. Par ailleurs, en plus de L’Attente, d’autres détails sont directement inspirés de l’Egypte et de l’art Egyptien, comme le faucon Horus, posé sur l’une des branches, et les yeux stylisés (motif récurrent au coeur des branches entrelacées), également associés au Dieu Horus et qui sont appelés « œil d’oudjat ». Ces deux éléments sont des symboles d’union et de protection dans la culture Egyptienne. A l’opposé de l’Attente, une forme faite de triangles et de cercles (le symbolisme est très présent dans l’oeuvre de Klimt), entièrement réalisée en argent vient équilibrer le premier panneau. Sur le mur qui lui fait face, le second panneau, reprend la même forme faite de triangles et de cercles, le même Arbre, mais faisant face à L’Attente, c’est cette fois-ci un couple enlacé qui est relié à l’Arbre. L’homme et la femme ne sont pas sans rappeler le couple du Baiser, peint à la même époque. Cette partie de l’oeuvre est appelée L’Accomplissement. Réunissant ces deux immenses panneaux, et positionné sur un troisième mur, plus petit, une forme appelée Le Chevalier, plus géométrique et symbolique. De cette Frise Stoclet, Klimt, tirera une toile où il réunit les trois éléments figuratifs importants, L’attente, l’Arbre et L’Accomplissement, formant ainsi L'Arbre de Vie ! Il est relié, dans la culture chrétienne à l'Arbre de la connaissance du bien et du mal et reconnu comme un symbole de sagesse, de renaissance et d'immortalité, faisant de cette œuvre de Klimt une œuvre universelle, capable de traverser les époques et de nous fasciner, encore aujourd’hui. En plus de ces somptueuses mosaïques de la fresque du Palais Stoclet à Bruxelles, cette œuvre peut être contemplée sous forme de peintures sur toiles que Gustav Klimt avaient réalisées comme études préparatoires et qui sont aujourd’hui exposées au Musée des Arts appliqués de Vienne en Autriche.